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En France, 7% des demandeurs d’emploi sont des travailleurs handicapés

En France, l’accès à l’emploi des personnes reconnues comme étant des travailleurs handicapés reste assez contrasté. Malgré les progrès et les moyens mis en place par la législation, leur taux de chômage reste conséquent et leur insertion sur le marché du travail, partielle.

Quelques chiffres

- Sur les 5 695 700 demandeurs d'emploi déclarés en mai 2014, 404 000 sont des travailleurs handicapés.

- 21% des personnes possédant la reconnaissance du statut de travailleur handicapé sont sans emploi.

- 74 % des travailleurs handicapés sont soit ouvriers, soit employés, contre 50% de l’ensemble des actifs.

- Malgré la Loi de 2005, qui impose aux sociétés de plus de 20 salariés d’employer des travailleurs handicapés dans la proportion de 6% de leur effectif total, 22% des entreprises ne respectent pas cette obligation.

- La moyenne d’emploi de travailleurs handicapés est de 3,1% dans le secteur privé et de 4% dans le secteur public. Ce qui est loin des 6% obligatoires…

Les raisons

En France, le handicap fait partie des critères de discrimination les moins fréquents, mais est tout de même significatif et représente 5% des discriminations. (Cf. tableau des discriminations en France).

D’après Stéphane Clavé, Délégué général de l’Agefiph, 92% des entreprises concernées par la Loi de 2005 emploient directement ou indirectement des personnes handicapées.

La raison pour laquelle le chômage touche les personnes handicapées est principalement économique. Recruter a un coût, et embaucher des travailleurs handicapés nécessite un investissement. De plus, ces derniers, au chômage depuis plus longtemps, sont moins qualifiés. D’où une inéquation entre l’offre et la demande.

Par ailleurs, la France n’est pas connue pour faciliter la vie aux personnes handicapées. Un effet sociétal est également à prendre en compte.

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"La Loi reconnaît «toute situation constituant un frein à l’activité professionnelle» comme un handicap."

Ce que dit la Loi

La Loi reconnaît «toute situation constituant un frein à l’activité professionnelle» comme un handicap.

Le statut de travailleur handicapé, le RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) est attribué par la Commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées. Ce statut permet un aménagement du temps de travail, un poste de travail adapté, des mesures de reconversion et le versement d’aides par l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées).

Du côté des entreprises, lorsque celles-ci ne respectent pas l’obligation légale, la Loi leur impose une contribution annuelle à verser à l’Agefiph ou au FIPHFP (Fonds pour l'Insertion Professionnelle des personnes Handicapées dans la Fonction Publique).

Une aide versée par l’Agefiph existe pour les entreprises souhaitant embaucher une personne handicapée en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois et est versée sous certaines conditions.

D’autres alternatives pour l’emploi de travailleurs handicapés existent :

• La mise en œuvre d’un programme annuel prévoyant un dispositif d’embauche en faveur des travailleurs handicapés,
• L’embauche de 2% de stagiaires handicapés pour une durée minimale de 40 heures,
• La sous-traitance avec des entreprises adaptées pour les travailleurs handicapés comme les Esat (Etablissements et Services d’Aide par le Travail), anciennement CAT (Centres d’aide par le Travail).

Cependant, si les choses évoluent dans le bon sens pour les travailleurs handicapés, qu’en serait-il de la situation si l’on prenait également en compte les personnes ne faisant pas la demande de ce statut ? Leur taux de chômage serait certainement revu à la hausse…
 

Un article de Gabrielle Marionneau Conseil, Cabinet de Recrutement spécialisé dans la Distribution, le Commerce et la Restauration Rapide.

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