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Le bilan des emplois d’avenir

Les emplois d’avenir constituaient l’une des mesures phares de François Hollande en 2012. Direct Emploi vous en dresse le bilan.

Pour faire baisser le chômage et aider les jeunes à trouver un emploi, le président de la République François Hollande avait mis en place, suite à son élection, les emplois d’avenir. Il s’agit de contrats d’aide à l’insertion pour les jeunes éloignés du monde du travail dont la plupart ne présentent aucune qualification. Ces contrats pouvaient durer entre 1 et 3 ans et étaient payés au SMIC. Il faut savoir qu’une partie du salaire est prise en charge par l’Etat à hauteur de 75% dans le secteur public et 35% dans le secteur privé. Chaque année, les emplois d’avenir coûtent 1.5 milliard d’euros à l’Etat. 4 ans après le lancement du dispositif, que peut-on tirer de ces emplois d’avenir ?

 

Un bilan décevant ou satisfaisant ?

L’année 2016 se caractérise par l’arrivée à terme des emplois d’avenir. Ces derniers riment-ils avec satisfaction ou déception ? Direct Emploi vous répond.

 

Pourquoi mettre fin au dispositif des emplois d’avenir ?

Le gouvernement français a décidé de mettre fin au dispositif des emplois d’avenir. La raison ? Plus assez d’argent ! Et ce depuis Septembre 2016 selon la ministre du travail Myriam El Khomri qui a donc pris la décision de mettre fin au dispositif. Une décision qui n’a pas plu aux syndicats qui reprochent au gouvernement français de laisser tomber les jeunes. La ministre du travail précise toutefois que d’autres contrats aidés sont toujours en place. C’est le cas des CUI-CAE, contrats d’accompagnement dans l’emploi, qui s’adresse aux demandeurs d’emploi de longue durée, aux bénéficiaires de minima sociaux, aux demandeurs d’emploi seniors ou en situation de handicap ou même les réfugiés. Les jeunes qui sortent d’un emploi d’avenir pourront également en bénéficier, afin de maintenir leur emploi.

 

Des résultats différents en fonction des régions

Selon les régions, les résultats observés divergent en ce qui concerne les emplois d’avenir. L’objectif national observé est de 50% de réussite. Voici deux exemples distincts :

• Dans le territoire de Belfort, les premiers résultats ne sont pas encourageants. On remarque un plus grand nombre de ruptures de contrats que d’embauches. En effet, sur les 650 jeunes inscrits depuis 4 ans, seulement 34 d’entre eux ont décroché un CDD, un CDI ou une formation. Mais ce chiffre n’est rien face aux 133 ruptures de contrats qu’il y a eu ! Pourquoi autant de ruptures ? Cela serait dû aux jeunes qui rencontreraient des difficultés au niveau du métier. Les ruptures peuvent être d’origine personnelle ou professionnelle. Il faut savoir qu’en cas de rupture, la mission locale du territoire de Belfort continue d’accompagner les jeunes. Mais parmi ces jeunes qui ont testés les emplois d’avenir, certains ont quand même réussi à s’insérer sur le monde du travail. C’est le cas notamment d’Anthony, 25 ans, pour qui le dispositif s’est révélé utile. Il a en effet signé un CDD et est devenu assistant administratif. Pour lui, les emplois d’avenir constituent un véritable tremplin pour démarrer une vie professionnelle.
• A Roubaix en revanche, les résultats sont satisfaisants. Sur les 782 jeunes participants au dispositif des emplois d’avenir, 135 ont décroché un CDI, majoritairement en entreprise. De plus, sur l’année 2016, le dispositif a connu 50% de réussite : les jeunes ont été maintenus dans leur poste ou ils ont immédiatement trouvé un emploi. Dans la région Hauts-de-France en général, 14 900 jeunes ont bénéficié d’un emploi d’avenir depuis son lancement en 2012.
• La Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine ont également atteints des objectifs de sorties très positives.

 

Quels secteurs ont les plus embauchés ?

Le dispositif des emplois d’avenir a été lancé en 2012 et a pris fin en 2016. Depuis 2012, 275 000 contrats d’emplois d’avenir ont été signés en France. Quels secteurs professionnels ont les plus grands pourcentages d’embauche ? :

• Tout d’abord il faut savoir que 80% des contrats d’emplois d’avenir signés concernent le service public et 20% le secteur privé.
• 66% des jeunes qui ont obtenu un contrat d’emplois d’avenir dans le secteur privé ont un travail six mois après la fin de leur contrat, contre 36% des jeunes dans le secteur public.
• Le secteur du tertiaire a recruté 69% des emplois d’avenir. Cela concerne les emplois d’avenir dans l’hôtellerie-restauration, le commerce et le soutien aux entreprises
• On trouve ensuite le secteur industriel avec 14% des embauches
• Et enfin le secteur de la construction avec 12% des embauches

 

 

Depuis 2012, les emplois d’avenir permettent aux jeunes de 18 à 25 ans de vivre une première expérience professionnelle. Depuis la création de ce dispositif, le chômage a baissé de 3% chez les moins de 25 ans et 441 000 personnes ont été embauchées grâce aux emplois d’avenir en 2015. Mais septembre 2016 marque la fin du dispositif, faute d’argent selon le gouvernement. Mais d’autres contrats d’aides sont à la disposition de ces jeunes.