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Êtes-vous un slasher?

Aujourd’hui, 22% des jeunes actifs français cumulent plusieurs jobs. Ils seraient 4 millions. Direct Emploi vous en dit plus sur ce phénomène.

En France, 4.5 millions de personnes cumuleraient plusieurs emplois, soit 16% de la population active. Les jeunes actifs sont les plus touchés par ce phénomène puisqu’ils sont 22% de slashers, c’est-à-dire à cumuler au moins 2 jobs. C’est ce que révèle une étude réalisée en 2015 pour le SME (Salon des Micro-Entreprises). L’apparition des nouvelles technologies semble en partir expliquer l’ampleur du phénomène puisqu’aujourd’hui, avec un téléphone portable, on peut travailler partout et tout le temps. Plus de détails avec Direct Emploi.

Qu’appelle-t-on un slasher ?

Le terme « slasher » vient de l’anglais « slash » qui fait référence à la touche « / » sur le clavier. Il s’agit ici de séparer les différentes activités professionnelles exercées par une personne, un slasher donc. Aujourd’hui, 80% des slashers cumulent plusieurs emplois salariés chez des employeurs différents et 500 000 exercent une activité en tant que travailleur indépendant. En effet, le statut d’auto-entrepreneur a favorisé l’exercice d’une activité indépendante en complément d’un emploi salarié et a conduit au développement des emplois de non-salarié à titre exclusif.

Pourquoi cette pratique séduit-elle ?

Le fait du cumuler deux activités professionnelles séduit de plus en plus de jeunes. Et plusieurs raisons expliquent ce succès :

• Pour la grande majorité des slashers, pratiquer deux activités professionnelles permet de générer plus d’argent. C’est l’occasion de faire de sa passion une source de revenus
• Cela leur permet également d’être leur propre patron
• De tester une idée dans le but de créer leur propre entreprise ou de préparer leur reconversion. Il faut savoir que la plupart des slashers exercent une activité dans un secteur complétement différent de la première
• De cumuler un job « alimentaire » avec une activité qui les passionne davantage. Il s’agit de conjuguer travail, plaisir et indépendance
• De combler leur désir d’entreprendre : les jeunes actifs d’aujourd’hui sont hyperactifs et ont soif d’apprentissage, de découverte et de créativité. Au début des années 2000, 20 000 à 30 000 entreprises étaient créées chaque année. Aujourd’hui, elles sont 50 000 depuis le lancement du statut d’auto-entrepreneur.

Un dispositif qui a ses limites ?

Aujourd’hui, avoir un emploi stable, ce n’est pas donné à tout le monde ! Alors imaginez gérer 2 emplois en même temps dans des secteurs différents…ça doit pas être évident ! Cela peut vite devenir un casse-tête en termes d’organisation principalement. Un tiers des slashers déclare consacrer jusqu’à 60 heures par semaine à sa seconde activité, le plus souvent en parallèle d’un emploi à temps plein. C’est comme si vous aviez un pied dans un CDI et un autre dans votre entreprise, il faut être souple pour éviter la crampe !

Ce dispositif pose également des questions juridiques. En effet, la pluriactivité est une mutation du travail qui accroit la difficulté à normer et à encadrer le travail, y compris l’activité salariale « classique ». On peut rencontrer ici des risques de dérives accrus.

Cumuler deux emplois oui, mais pas toute la vie

Selon le témoignage d’un slasher, cumuler 2 emplois est une pratique à court terme. Le jeune homme explique que du lundi au mercredi, il livre à vélo des repas à domicile, 3 à 5 heures par jour et que du jeudi au dimanche, il est manager dans un restaurant de burgers. Ces deux activités lui rapportent environ 2 500 euros par mois. Mais il ne se voit pas faire ça toute sa vie et évoque les impératifs familiaux qui arriveront lorsqu’il sera plus âgé. De son côté, la raison première pour laquelle il a choisi de cumuler 2 jobs est de se payer un voyage en Australie.

 

Qu’ils soient instituteur le jour et DJ le soir ou ébéniste la semaine et prof de yoga le week-end, ils sont de plus en plus nombreux à cumuler 2 emplois. Les jeunes actifs sont les plus concernés, poussés en premier lieu par une envie d’arrondir les fins de mois. La pratique de slasher semble en revanche être une pratique à court terme qui présente des risques en termes de stabilité professionnelle.