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Les recruteurs sont-ils plus sévères avec les femmes ?

Les recrutements sont plus intenses pour les candidates que pour les candidats. Direct Emploi vous présente les tendances de recrutements spécifiques aux femmes.

Des entretiens d’embauche inégaux !

Une étude américaine réalisée sur deux années a récemment prouvé que les femmes font face à des entretiens d’embauche plus sévères que les hommes.

En effet, selon l’étude, les recruteurs cherchent les failles des candidatures féminines et ne lésinent pas sur les moyens. A CV égal, les femmes répondent en moyenne à 17 questions alors que les hommes font face à seulement 14 questions. A cela s’ajoute le fait que les candidates ont 21% de temps de parole en moins que leurs homologues masculins et 25% de chance d’être plus interrompues. En d’autres termes, les recruteurs accordent en moyenne moins de temps aux candidates pour faire leur preuve et leur demande de répondre à plus de questions.

Les candidates sont également plus souvent et facilement mises à l’épreuve avec les questions de relance. Les recruteurs leur adressent, par exemple, trois fois plus de questions de relance qu’aux hommes. Elles se retrouvent donc plus souvent sur la défensive. L’étude nomme ce phénomène « prove-it again » (prouve-le encore). Malgré leurs parcours et expériences, elles sont obligées de se justifier… du moins plus que les hommes.

Toutefois, ce phénomène est plus répandu dans certaines filières spécifiques comme les maths, la technologie, l’ingénierie et la science… Domaines majoritairement masculins.

Répartition du jury et clichés… les principales causes de cette différence

Deux raisons principales expliquent ce phénomène :
- La répartition du jury
- Les clichés qui persistent

Tout d’abord, il est vrai que la plupart des jurys manquent de mixité : les hommes sont plus représentés que les femmes. Ensuite, beaucoup de clichés persistent que ce soit à la fois sur les différences de compétences entre les hommes et femmes mais également sur les responsabilités parentales. De nombreux patrons et recruteurs craignent les congés maternités de leurs employées et toutes les responsabilités parentales qui en découlent. Cette crainte bloque les candidates à la fois au niveau des recrutements mais également pour les évolutions de carrières et donc leur salaire.


D’autres clichés persistent sur les métiers et le sexe des candidats. Pour certains patrons et recruteurs, il existe des postes plus faits pour les femmes que pour les hommes et inversement. Par exemple, les hommes seraient de meilleurs commerciaux car « le métier de commercial est trop difficile pour les femmes » puisqu’elles auraient « besoin de sécurité ». Et inversement, les femmes seraient meilleures que les hommes pour les postes de managers car elles seraient « plus douces ».


Malgré les évolutions des mœurs et de la société au sujet des égalités professionnelles entre hommes et femmes, les recruteurs sont plus sévères envers les candidates. Ils les questionnent et relancent plus intensément durant les entretiens, qui sont, qui plus est, moins longs que ceux des hommes. C’est pourquoi, elles manquent de temps pour présenter un argumentaire cohérent et convaincant. Ces difficultés proviennent du maintien de certains clichés et de la répartition des jurys, souvent masculins.