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Retraites à l’étranger : mode d’emploi

Le phénomène de l’expatriation séduit de plus en plus de retraités français. Direct Emploi vous renseigne sur l’expatriation des seniors.

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De plus en plus de seniors français veulent profiter de leur retraire à l’étranger, au soleil de préférence ! Ils sont environ 1.3 million soit 1 retraité sur 10 à vouloir s’expatrier à l’étranger. En 2015, les séniors représentaient 14% des expatriés. Les raisons de ce choix sont la recherche d’un coût de vie plus faible, d’un prix de l’immobilier plus abordable ou encore d’un climat plus clément. Mais attention, il ne vous suffit pas de faire vos valises pour partir, vous devez bien préparer ce voyage sur les niveaux de la santé et de la fiscalité principalement.

 

Partir vivre sa retraite à l’étranger : ça se prépare !

 

Vouloir profiter d’une retraite apaisante dans un décor de rêve, c’est compréhensible…mais ça s’organise ! On pourrait croire qu’en étant retraité, les contraintes administratives disparaissent. Mais c’est faux, une retraite à l’étranger se prépare pour pouvoir en profiter au maximum. On vous informe sur la démarche à suivre.

1. Comment se préparer à l’expatriation?


Lors de votre arrivée dans votre nouveau pays de résidence, on vous conseille, même si ce n’est pas obligatoire, de vous inscrire sur « le registre des français établis hors de France ». En échange de votre inscription, vous recevrez une carte consulaire valable 5 ans. Cette carte vous permettra de simplifier vos démarches administratives comme la délivrance d’un passeport, la demande d’échange de permis de conduire ou encore pour bénéficier de l’assistance du consulat en cas de coup dur ou de crise sanitaire.

a. La question de la santé


Si vous être retraité et que votre choix d’expatriation se porte vers les pays de l’EEE (Espace Economique Européen), pensez à retirer le formulaire S1 auprès de votre caisse d’assurance maladie avant le grand départ. Pourquoi ? Parce que ça vous permettra d’être inscrit à la caisse d’assurance du pays d’accueil et de profiter, une fois installé, des soins nécessaires tout en étant remboursé. En revanche, si une fois parti vous êtes toujours à la charge de la Sécurité Sociale française, vous devrez payer une cotisation d’assurance maladie prélevée sur votre pension de retraite. Cette cotisation s’élève à 3.2% pour la retraite de base et à 4.2% pour les retraites complémentaires.
Vous pouvez également souscrire une assurance santé complémentaire qui vous délivrera un complément de l’assurance santé de la CFE et une couverture assistance / rapatriement dans le cas d’une pathologie grave ou d’une intervention d’urgence.
Sachez que l’assurance retraite vous propose des conseils et des repères pour bien comprendre vos droits et vos démarches e et pour bien préparer votre expatriation en tant que futur expatrié retraité.

Si vous partez ailleurs, au Canada ou aux Etats-Unis par exemple, sachez que vos frais de santé à l’étranger ne seront pas couverts par l’assurance maladie mais vos soins seront pris en charge lors de vos retours en France. Pour bénéficier de cette prise en charge, inscrivez-vous au centre national des retraités français. Si vous désirez que vos frais de soins soient remboursés à l’étranger, adhérez à la CFE. Cela vous permettra aussi d’être remboursé pendants vos séjours de moins de 3 mois en France.

b. La question de la fiscalité


Au niveau fiscal, il ne suffit pas de se dire « Je quitte la France pour payer moins d’impôts ». Car même si vous partez à l’étranger, vous ne perdez pas le statut de résident fiscal français ! Si votre seule source de revenus provient d’un organisme français, vous êtes considéré comme fiscalement domicilié en France. Cette situation s’applique aux retraités qui vont s’expatrier dans des pays n’ayant pas conclu de convention fiscale en France. Heureusement, les pays d’expatriation les plus appréciés par les retraités, comme le Maroc et le Portugal, ont un accord avec la France.
Songez à transmettre votre nouvelle adresse à votre caisse régionale, à signaler tout changement de coordonnées bancaires et à ouvrir un compte à l’étranger. Chaque année, l’expatrié devra fournir un « justificatif d’existence » à sa caisse de retraite pour pouvoir bénéficier de sa pension. Etant expatrié, vous devrez également souscrire un contrat qui financera le rapatriement de votre corps en cas de décès. Pensez à prendre rendez-vous avec votre notaire afin de choisir la législation de votre pays d’accueil ou de votre pays d’origine au moment de votre décès. Cela pour permettra également de dire où vous souhaitez conserver vos biens patrimoniaux.

Si vous avez un animal de compagnie, veillez absolument à ce qu’il réponde aux règles d’hygiène du pays d’expatriation choisi. Dans le cas contraire, vous serez dans l’impossibilité de toucher l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et de conserver les livrets de développement durable et d’épargne populaire.

 

2. Les retraités expatriés : qui sont-ils ?


Chaque année, le nombre de retraités français souhaitant s’expatrier augmente de 4%. Les retraités franciliens sont ceux qui s’expatrient le plus.
Parmi ces expatriés, on compte ceux qui veulent retourner dans leur pays d’origine, ceux qui sont à la recherche d’un cadre de vie agréable ou ceux qui recherchent une compensation d’une perte de pouvoir d’achat en France. Les « jeunes seniors actifs » y vont aussi pour relancer leur carrière. A l’étranger, on compte 24% de seniors actifs de plus de 65 ans contre 2% de seniors actifs en France. Les jeunes seniors actifs sont intéressants pour les entreprises étrangères car ils sont considérés comme libérés des contraintes familiales, comme expérimentés et impliqués professionnellement dans la proposition de missions à l’international. Côté employeur, il est plus facile de muter un senior actif plutôt qu’un jeune actif qui pourrait présenter des contraintes familiales.

Les retraités expatriés sont plus vieux que les retraités qui restent en France : 75 ans pour les expatriés contre 73 ans pour ceux restés en France. Pourquoi ça ? Parce qu’à l’étranger, l’âge de départ en retraite est de 63 ans contre 62 ans en France.

On remarque une tendance chez les seniors expatriés : l’engagement local. En effet, 5% des volontaires missionnés sur le terrain par les ONG pour des missions de 3 mois à 2 ans sont des retraités. Leur motivation est toute simple : se rendre utile à l’autre !

Quant à la durée de l’expatriation, 50% des retraités expatriés considèrent que leur départ sera définitif contre 43% qui pensent qu’il ne sera que temporaire. En effet, ils confient leurs craintes vis-à-vis de l’éloignement de leur famille, des risques d’avoir des problèmes de santé et d’avoir le mal du pays. Pour éviter d’avoir le mal du pays, on vous conseille de faire des séjours d’approche, de plus en plus allongés afin de vous permettre de vous adapter et de vous intégrer pour des périodes plus « durables ».

 

3. Les destinations plébiscitées par les retraités

 

Sur les 1.3 millions de retraités expatriés, 50% se dirigent vers les pays d’Europe et 44% vers le continent africain. L’Algérie reste le premier pays d’accueil avec 440 000 retraités expatriés suivi de l’Espagne avec 191 000 retraités expatriés, le Portugal avec 178 000 retraités expatrié et l’Italie avec 91 000 retraités expatriés. En 2015, les destinations d’expatriation préférées des retraités étaient le Portugal, l’Espagne, le Maroc, l’Ile Maurice, la Thaïlande, la Suisse et la Belgique.

Le Portugal a la côte en ce moment pour les retraités expatriés car il offre un bon climat, un coût de vie inférieur à celui en France ainsi qu’une stabilité politique. Au niveau fiscal, Lisbonne accorde une exemption fiscale complète pendant 10 ans à condition de résider au moins 6 mois dans le pays, ce qui en fait un lieu idéal d’expatriation.

Les autres pays concernés par l’expatriation des seniors sont le Maroc, la Tunisie, la Suisse et la Turquie. De nouveaux pays asiatiques commencent également à faire leur place comme la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, Bali et les Philippines.

Au Maroc, le coût de vie sera 30% moins cher que dans l’Hexagone, 40% moins cher au Sénégal, 50% moins cher en Tunisie et 60% moins cher en Thaïlande. Mais prenez garde, le niveau de vie augmente rapidement dans les grandes villes et dans les grandes zones touristiques !
En ce qui concerne le niveau du budget mensuel de base requis, il est de 634 euros en Thaïlande, de 648 euros à Bali, de 769 euros au Sénégal, de 798 euros au Maroc, de 877 euros au Portugal et 984 euros en Espagne. En France, il atteint 1 080 euros !

 

 

Comme nous l’avons vu, l’expatriation touche aussi bien les jeunes actifs que les retraités. Au niveau professionnel, sachez que les entreprises étrangères sont très friandes des « jeunes seniors actifs » donc n’hésitez pas à relancer votre carrière à l’étranger ! Si vous voulez simplement profiter d’une retraite sous le soleil, l’expatriation est également une solution. Mais avant de plier bagages, pensez à bien vous préparez administrativement.